· Nos Gins d'ichi ·

Mont-Saint-Aubert. — De notre correspondant :

 

   Les fêtes du pèlerinage du lundi de la pentecôte ont amené en cette commune une foule inusitée.
  Il est vrai que l'annonce de la solennité musicale qui devait avoir lieu, l'exécution d'une messe solennelle par les deux Schola de Willemeau et de Guignies réunies, était pour quelque chose dans cet empressement de la foule. Le nombre déjà si grand des pèlerins habituels était plus que décuplé. Tel était l'encombrement qui régnait à l'heure de la messe, que des centaines de personnes n'ont pu pénétrer dans l'église.
  Nous avions entendu à plusieurs reprises faire l'éloge des phalanges musicales de Willemeau et de Guignies, mais, faut-il l'avouer, nous étions un peu sceptique à cet égard.
  Grande a été notre surprise ou plutôt notre admiration en écoutant la 3e messe de Heller interprétée d'une façon vraiment remarquable par ces deux Schola, qui ne comptent pourtant que peu d'années d'existence.
  Voilà à quoi l'on peut arriver dans les villages où règnent l'union et la concorde ! Voilà ce que peuvent produire les efforts des jeunes gens de classe supérieure, qui ne craignent pas de descendre jusqu'à l'ouvrier, et qui le font profiter des bienfaits de l'instruction qu'ils ont reçue.
  Honneur donc aux deux chefs dévoués qui ont su créer dans leur village respectif des sociétés de chant que ne désavoueraient pas des localités plus importantes !

Le Courrier de l'Escaut du 18 mai 1894.