· Nos Gins d'ichi ·
Qui a écrit ceci, à la fin de l'année 1971 ?
« Il est vrai que dans ce monde à l'envers,
on se moque bien des véritables richesses
de l'homme, c'est-à-dire sa sensibilité,
son intelligence et son amour. [...]
Ce qui compte, c'est la gloire
à n'importe quel prix ».
Un indice ?
C'est un Guignisien.
Un autre indice ?
Un Guignisien de la rue de la Tuilerie.
Un 3e indice ?
Quelques phrases précédant
l'extrait ci-dessus :
« En cette fin du XXe siècle les esprits sont dans une telle confusion que l'on voit et l'on juge le monde à l'envers. À Bruxelles on matraque des jeunes qui pacifiquement protestent contre la pollution, mais les pollueurs ne sont nullement inquiétés. Des artistes conscients de leurs responsabilités protestent contre l'insulte au public et à l'art. On les accuse de vouloir faire du scandale, mais ceux qui font le véritable scandale on voudrait faire croire qu'ils sont géniaux. Décidément il faut, il est temps de réagir. [...] »
(l'auteur, "soucieux du respect du beau et conscient du but éducatif et social que devrait garantir une exposition", réaffirmait alors sa doctrine : "Le beau en art n'est pas une simple recherche formelle du jamais vu mais l'aboutissement des recherches de l'artiste à exprimer un contenu nouveau qu'est la réalité particulière de notre époque et par là même son attitude devant la nature, devant les évènements, devant la vie.")
Trouvé ?
Il
s'agit
bien
de
...
...
...
Louis
Deltour
(1927 – 1998)
Mosaïque réalisée au départ de neuf bouts de copies d'écran prises sur le site de l'AMSAB (voir ci-dessous)
Les citations précédentes sont tirées de la page 141 de :
Forces murales, un art manifeste – Louis Deltour, Edmond Dubrunfaut, Roger Someville.
Sous la direction de Jacqueline Guisset et Camille Baillargeon, un ouvrage publié en 2009 par l'Institut d'Histoire Ouvrière, Économique et Sociale, aux éditions MARDAGA (Wavre)
Google offre un bel aperçu de ce très beau livre...
Autres liens pour retrouver l'artiste et son œuvre :
https://www.facebook.com/louis.deltour.peintre/
https://www.amsab.be/ (recherches à effectuer sur son nom) et/ou https://www.amsab.be/fr/deltour
http://www.ihoes.be/PDF/IHOES_Analyse178.pdf
http://www.ihoes.be/publications_en_ligne.php?action=afficher (recherches à effectuer sur son nom)
Le peu de notoriété de Louis Deltour (connu essentiellement au sein d'un cercle restreint d'initiés) ne manque pas d'étonner. S'il est sans doute dû en partie à l'engagement politique de l'artiste dans un contexte marqué par la crainte du "Péril rouge", il s'explique également en grande partie par l'attitude même de l'artiste qui a toujours refusé d'intégrer le marché traditionnel de l'art, préférant exposer ses œuvres au sein de petites salles de quartier, de maisons du peuple ou d'écoles plutôt que dans des galeries privées. Ce relatif anonymat n'a vraisemblablement pas gêné cet homme modeste, sans doute timide. Ses ambitions étaient ailleurs...
[op. cit., p. 144]
(en rouge, et ci-dessous, addenda du 11 octobre 2022)
Camarade* Louis, à défaut d'une notoriété internationale, tu as maintenant,
avec une plaque commémorative, une rue à ton nom,
qui unit le passé (notre cimetière) à l'avenir (un nouveau lotissement) !
*Camarade : hors du milieu scolaire, le mot est daté et connoté, certes,
mais son étymologie doit toujours faire réfléchir...
Tiré de l'espagnol "camarada" : chambrée, ensemble des personnes qui couchent dans une même chambre.
Ne sommes-nous pas, toutes et tous, de la même "chambrée" terrestre...
de plus en plus "chambrée", hélas...
– Un coffre-fort (?) d'or – Leur Amour – Des bombes – Des tombes –
– Leur progéniture – Qu'importe –
Ils gouvernaient – affamaient – massacraient –
– C'était au XX –
